Explorer le mysticisme : sortir de sa zone de confort
Que faut-il pour aller au-delà du familier et du connu et explorer le mysticisme ? Sadhguru parle de sortir de notre zone de confort pour faire l’expérience du mystique.

En essayant de trouver la similitude, la logique demeure naturellement à la surface de l’existence. Si vous allez plus loin, chercher la similitude deviendra déconcertant. Si vous examinez assez intensément toute chose : de votre empreinte digitale à votre œil et vos cheveux, tout est unique. Si vous voyagez à travers le cosmos, vous ne trouverez pas une seule chose qui soit exactement la même qu’une autre. Il n’y a pas deux atomes identiques. Chacun a une signature unique.
Le familier nourrit la dimension logique de votre mental. Plus votre logique est puissante, plus vous demeurez à la surface. Pour plonger dans les profondeurs de la nature mystique de la création, vous devez entraîner votre mental de telle sorte qu’il ne recherche pas le familier et consciemment sortir de votre zone de confort. Vous n’êtes pas à l’aise avec l’inconnu, avec ce qui est nouveau pour vous. L’inconnu pourrait être le divin, mais malgré tout, vous préférez un diable connu à un ange inconnu. Un diable connu est confortable. L’inconnu pourrait être un ange, mais qui a le courage d’explorer l’inconnu ?
Les gens s’accrochent aux choses familières. Ils veulent suivre le même chemin chaque jour. En vieillissant, leur cercle de familiarités se réduit de plus en plus, et au bout d’un certain temps, la plus grande aventure pour eux, c’est d’entrer dans la « boîte » finale. Même morts, ils ne sortent pas de la boîte. Lorsque vous cherchez le familier, vous faites demi-tour, puis un mouvement elliptique. Ceux qui cherchent le familier tournent naturellement en rond, comme toute autre créature. Tout ce qui est physique est cyclique, de l’atome au système solaire et jusqu’à l’univers. Si vous demeurez dans les cycles, la physicalité ne vous libérera pas. Elle a un pouvoir qui lui est propre.
De samsara à sanyas
Une étape importante à franchir pour aller de l’avant et partir en exploration consiste à développer un mental qui ne recherche pas le familier. C’est le voyage du samsara au sanyas. Le mot « saynas » ne veut pas dire devenir moine : ça veut dire briser le cycle. Le mot « samsara » ne veut pas dire famille : ça veut dire cycles répétitifs. Lorsque vous recherchez le familier, vous cherchez toujours des coïncidences. Ce qui me fait penser à quelque chose : le fils de Shankaran Pillai est à l’école. L’enseignante dit des mots et demande aux élèves leur signification. Elle demande : « Qui peut me donner un exemple de coïncidence ? ». Le fils de Shankaran Pillai lève la main et répond : « Mon père et ma mère se sont mariés le même jour ».
Ce petit garçon n’a pas compris. S’il existe, c’est parce que ses parents se sont mariés : c’est la source de sa création. Il ne comprend pas la source de sa création et cherche plutôt une date qui coïncide. Malheureusement, même en sciences physiques, on cherche des coïncidences pour faire des connexions. C’est une façon de voir les choses, mais elle restera superficielle. Elle n’explorera pas les dimensions plus profondes de l’existence. Vous verrez tout ce qui est autour de vous, mais vous ne verrez pas la source de la création.
Un socle stable
Pour chercher consciemment et avancer en terrain inconnu, vous devez renforcer votre structure énergétique et stabiliser le corps et les émotions. Vous avez besoin d’un mental capable de gérer diverses émotions. Vos émotions doivent être telles qu’elles puissent circuler à volonté et devenir stables à volonté. « Émotions stables » ne veut pas dire statiques ou mortes. Ça ne signifie pas qu’il n’y a ni amour ni compassion en vous. Stabilité ne veut pas dire absence ou sécheresse. S’il n’y a pas de stabilité, le mental recherchera naturellement le familier et si vous entrez dans l’inconnu, vos émotions déborderont.
Vous ne pouvez contenir une grande quantité de jus que si vous êtes stable. Si vous êtes instable, vous n’oserez pas transporter une grande quantité de jus en vous. Ce n’est pas parce que quelqu’un a des émotions désagréables que les émotions sont une mauvaise chose en soi. Les émotions sont ce qu’il y a de plus doux dans la vie humaine : elles peuvent rendre la vie très belle.
Sans cette stabilité, personne n’osera explorer le terrain inconnu de la vie. Si vous ne cherchez pas l’inconnu, il y aura de la sécurité, mais vous demeurerez à la surface. Le familier est confortable, mais vous mourrez d’ennui. Si vous mourez d’excitation, ce n’est pas grave. Une création si magnifique et vous mourez d’ennui : c’est le pire des crimes.